Vision Durable : développement durable > Toutes vos nouvelle...
Voir tous les articles de Alexis Beauchamp
Texte mis en ligne le 15 mai 2007 à 12:06
Soyez le premier à commenter ce texte
Trop de porno climatique
Le discours alarmiste de certains médias est dénoncé par plusieurs organisations scientifiques
par Alexis BeauchampVoir tous les articles de Alexis Beauchamp
Texte mis en ligne le 15 mai 2007 à 12:06
Soyez le premier à commenter ce texte
Mettre l'accent sur certaines prévisions scientifiques dramatiques nuit à la cause, dénonce plusieurs organisations.
Trop de porno climatique
Le discours alarmiste de certains médias est dénoncé par plusieurs organisations scientifiques
Décrire le phénomène des changements climatiques comme « chaotique », « catastrophique » ou « irréversible » nuit au débat sur la question et contribue même à l’apathie de l’opinion publique.
C’est la thèse avancée par Mike Hulme, directeur de la recherche au Centre Tyndall sur les changements climatiques, un think-tank britannique réputé. La sortie de M. Hulme fait écho à celle d’autres chercheurs et intellectuels britanniques et américains, qui dénoncent ce que l’Institute for Public Policy Research (IPPR) appelle de la « porno climatique ».
Ce débat est particulièrement dynamique en Angleterre, où médias et politiciens ont intégré le discours angoissant de certains groupes écologistes : « Pourquoi non seulement des militants, mais également des politiciens et des scientifiques, confondent publiquement le langage de la peur, de la terreur et du désastre avec la réalité physique des changements climatiques, tout en ignorant délibérément les nuances entourant les prédictions scientifiques ? », demande M. Hulme.
Celui-ci précise qu’il ne remet pas en doute la validité de la science des changements climatiques, comme le prouve clairement le travail réalisé depuis des années par le Centre Tyndall. M. Hulme veut toutefois mettre en garde contre l’approche alarmiste : « Le discours de la catastrophe nous fait courir le danger de pousser la société vers une trajectoire négative, dépressive et réactionnaire ».
Une importante étude publiée l’an dernier par la Yale School of Forestry and Environment Studies, Americans and Climate Change, soulignait cette problématique comme l’un des facteurs expliquant la disparité entre la science des changements climatiques et la relative inaction dans ce dossier aux États-Unis.
Pour Simon Retallack, de l’IPPR, des motivations commerciales expliqueraient cette propension des médias à miser sur le danger et la peur : « Tous les journaux sont une organisation commerciale et lorsque vous mettez une image terrifiante sur la une, vous vendrez probablement plus de copies que si vous abordez les solutions ».
La consultante en communication durable Solitaire Townsend souligne quant à elle un paradoxe intéressant qui existe entre le débat sur la science et celui sur les mesures pour atténuer les changements climatiques :
« Le style du discours à propos des changements climatiques est de maximiser le problème tout en minimisant la solution. Nous utilisons donc un ton très grave pour parler du défi, de la fonte des glaces et des sécheresses, mais nous prenons une voix très douce quand on aborde les solutions qui sont ‘faciles, abordables et simples’, ce qui les minimise, et croit-on, facilite leur acceptation par le public. En fait cela leur donne une apparence de solutions insignifiantes par rapport au problème ».
Pour aller plus loin :
news.bbc.co.uk BBC
www.tyndall.ac.uk Tyndall
environment.yale.edu Étude de Yal
Ce débat est particulièrement dynamique en Angleterre, où médias et politiciens ont intégré le discours angoissant de certains groupes écologistes : « Pourquoi non seulement des militants, mais également des politiciens et des scientifiques, confondent publiquement le langage de la peur, de la terreur et du désastre avec la réalité physique des changements climatiques, tout en ignorant délibérément les nuances entourant les prédictions scientifiques ? », demande M. Hulme.
Celui-ci précise qu’il ne remet pas en doute la validité de la science des changements climatiques, comme le prouve clairement le travail réalisé depuis des années par le Centre Tyndall. M. Hulme veut toutefois mettre en garde contre l’approche alarmiste : « Le discours de la catastrophe nous fait courir le danger de pousser la société vers une trajectoire négative, dépressive et réactionnaire ».
Une importante étude publiée l’an dernier par la Yale School of Forestry and Environment Studies, Americans and Climate Change, soulignait cette problématique comme l’un des facteurs expliquant la disparité entre la science des changements climatiques et la relative inaction dans ce dossier aux États-Unis.
Pour Simon Retallack, de l’IPPR, des motivations commerciales expliqueraient cette propension des médias à miser sur le danger et la peur : « Tous les journaux sont une organisation commerciale et lorsque vous mettez une image terrifiante sur la une, vous vendrez probablement plus de copies que si vous abordez les solutions ».
La consultante en communication durable Solitaire Townsend souligne quant à elle un paradoxe intéressant qui existe entre le débat sur la science et celui sur les mesures pour atténuer les changements climatiques :
« Le style du discours à propos des changements climatiques est de maximiser le problème tout en minimisant la solution. Nous utilisons donc un ton très grave pour parler du défi, de la fonte des glaces et des sécheresses, mais nous prenons une voix très douce quand on aborde les solutions qui sont ‘faciles, abordables et simples’, ce qui les minimise, et croit-on, facilite leur acceptation par le public. En fait cela leur donne une apparence de solutions insignifiantes par rapport au problème ».
Pour aller plus loin :
news.bbc.co.uk BBC
www.tyndall.ac.uk Tyndall
environment.yale.edu Étude de Yal
Aucun commentaire:
Publier un commentaire